Un peu d’histoire

samedi 18 juin 2011

Exploration et découverte

La fin du dix-neuvième siècle marqua un tournant capital dans l’histoire des peuples des pays voltaïques. Ces territoires étaient restés longtemps inexplorés des puissances européennes, à l’exception de la région d’Aribinda, sise au Sahel, reconnue par l’explorateur allemand le docteur Henri Barth en 1853.

Au cours de la seconde moitié du dix-neuvième siècle, les sociétés des pays voltaïques souffrirent de nombreuses crises politiques et sociales. Dans les pays gourounsi (ou gurunsi), regroupant une marqueterie de groupes acéphales, les Zaberma venus de la région du Niger avaient semé la terreur.

Le déchirement social n’épargna pas les populations du sud-ouest voltaïque, aussi bien dans le royaume du Gwiriko que dans celui du Kénédougou. De plus, les populations habitant les régions situées entre la forêt et la savane, furent opprimées par les soldats de l’almamy Samory Touré.

Les royaumes Mosé (mossi) de stabilité légendaire, le royaume gourmantché, ainsi que les émirats peuls du Sahel furent déstabilisés par de nombreuses révoltes.

En somme, à l’arrivée des missions d’exploration et de conquêtes européennes, presque tous les pouvoirs et toutes les sociétés des pays voltaïques traversaient une période d’instabilité majeure.

Nombre de ces derniers fondaient leurs espoirs dans le Blanc sauveur. Nombre d’ambitieux essayaient d’exploiter ce déchirement social pour vaincre un adversaire dans la course au pouvoir.

Les émissaires des puissances européennes, en particulier ceux de la France, se servirent de ces failles pour imposer leurs protectorats.

En fait, ce furent les compatriotes d’Henri Barth, Gottlob Krause et Curt von François qui pénétrèrent les premiers dans les pays voltaïques en traversant les pays gourounsi et bisa, l’Oubritenga, le Yatenga, ainsi que le Macina. Mais conformément à la convention de la Conférence tenue à Berlin de fin 1884 au début 1885, les pays voltaïques ne pouvaient pas être attribués à l’Allemagne, en raison du manque d’accord signé avec les chefs locaux légitimes.

La conquête militaire et la colonisation

La France, à travers les missions d’exploration du Capitaine Louis Gustave Binger, du lieutenant Spitzer, du docteur Crozat et du capitaine Monteil, assura sa présence.

L’échec de Monteil dans la signature de traités obligea le gouvernement français à adopter une autre méthode, davantage efficace et persuasive. Il s’agit du recours aux colonnes militaires de conquêtes. Ainsi, le capitaine Destenave, les lieutenants Voulet et Chanoine de sinistre mémoire, écrasèrent toute velléité de résistance dès le 22 mai 1896. Quelle résistance physique pouvait leur opposer les habitants armés de gourdins, d’arcs et de flèches ? Les choix étaient réduits : la résistance sans lendemain… la fuite... mais où aller ? Il restait la soumission, en attendant des jours meilleurs. La suprématie militaire finit par l’emporter.

Bien que salutaire pour les populations opprimées par les razzias et les répressions, la conquête française des pays voltaïques avait respecté la logique de l’histoire. Un conquérant chasse un autre et impose ses propres lois. Les conséquences immédiates furent perceptibles dans les domaines socio-économique et sanitaires, et bien sûr sur le plan politique.

Création, Suppression, Reconstitution de la colonie de la Haute Volta

Faisant partie de la colonie du Haut-Sénégal et Niger, les peuples voltaïques étaient dispersés dans ce qu’on appelait le Deuxième Territoire militaire et dans le Territoire militaire du Niger. L’instauration d’une certaine sécurité et la volonté de mieux contrôler cette partie très peuplée permit la création de la colonie de Haute Volta par décret le premier mars 1919. De cette date au 4 septembre 1932, la colonie de la Haute Volta trouva un équilibre en jouissant des mêmes prérogatives que les autres colonies de la fédération de colonies de l’Afrique Occidentale Française (AOF).

Pour des raisons économiques, pour la récupération de sa main-d’œuvre, la colonie de la Haute Volta fut supprimée par décret du 5 septembre 1932. Les trois quarts du territoire furent rattachés à la colonie de Côte d’Ivoire, le reste fut reparti entre la colonie du Soudan Français (Mali actuel) et celle du Niger.

Cette dislocation du territoire voltaïque dura jusqu’au 3 septembre 1947. Le 4 septembre 1947, elle fut reconstituée sous la pression des chefs locaux et de sa jeune classe d’hommes politiques, les nouvelles élites.

La République de la Haute Volta

Les bouleversements consécutifs à la fin de la deuxième guerre mondiale permirent aux populations voltaïques et à celles de nombreuses colonies françaises d’Afrique d’accéder à l’indépendance juridique conformément aux traités internationaux. Cette indépendance acquise est célébrée depuis 1960.

Une nouvelle page s’ouvrit avec la volonté des nouveaux dirigeants issus des différents groupes ethniques du pays d’écrire une nouvelle page du vivre ensemble dans ce nouveau pays, la République de Haute Volta, en portant la même nationalité et en aspirant à un avenir meilleur.

De la Haute Volta au Burkina Faso

Comme dans tous les pays nouvellement indépendants, l’Etat voltaïque fut secoué par de nombreux coups d’Etat militaires jusqu’au 4 août 1983 et 15 octobre 1987. Le 4 août 1984, les autorités politiques d’alors changèrent le nom du pays en l’appelant désormais Burkina Faso. Burkina veut dire : intègre et Faso signifie territoire. Les habitants sont dits burkinabè. Le bè veut dire "hommes" ou "personnes". Le Burkina Faso est donc le pays des Hommes intègres.

Après de nombreux soubresauts depuis 1987, le Burkina Faso s’est inscrit dans la perspective d’un régime démocratique.

Pour réussir, cette marche vers la démocratie il a besoin d’un essor économique avec une amélioration des conditions de vie et de meilleurs soins.


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